Une des contributions phares de Luc Bégin à l’éthique publique est d’avoir bien documenté les obstacles auxquels les gardiens institutionnels québécois doivent porter une attention particulière. Bégin s’est notamment intéressé aux conditions dans lesquelles les ordres professionnels, comme l’Ordre des ingénieurs du Québec, sont moins susceptibles de protéger le public contre des pratiques répréhensibles (corruption, collusion, etc.). Je poursuis les réflexions de Bégin à partir d’un point de vue « épistémique ». Je montre d’abord comment les ordres professionnels ont tendance (...) à produire des connaissances sur l’état de la profession à partir des informations partagées par leurs propres membres. J’analyse comment cette pratique peut générer un biais du survivant, et obscurcir des problèmes centraux à une profession. Finalement, je propose des pistes de solution à ce problème pour les ordres professionnels. (shrink)

Ce livre a deux grands objectifs. D’abord, il expose en quoi les institutions québécoises du génie peuvent, et doivent, être perfectionnées au fil du temps. En d’autres termes, des institutions comme l’Ordre des ingénieurs du Québec doivent entretenir une quête constante d’excellence. Pour ce faire, les auteurs passent en revue de grands événements historiques ayant marqué la profession d’ingénieur au Québec, allant de l’évolution du statut juridique d’ingénieur jusqu’à la gestion de crises, en passant par la promotion de certains idéaux (...) par les institutions du génie. Ensuite, le livre explique en quoi la délibération éthique des ingénieurs, et leur caractère moral, est en partie affectée par l’état des institutions du génie. En d’autres termes, des institutions en piètre état peuvent être une source de conflits éthiques pour les professionnels. Les auteurs illustrent ce constat avec des études de cas, portant notamment sur les loyautés multiples, la corruption grise, et la protection de l’environnement. Pour les auteurs, ces deux niveaux de réflexion sont solidaires. Si nous tenons vraiment à renforcer les compétences morales des ingénieurs, nous devons parfaire les structures dans lesquelles ils évoluent. (shrink)

Cet article poursuit la réflexion de Dilhac (2014) touchant la relation entre politique et vérité. Au terme d’une analyse de la tolérance chez Mill et Popper, Dilhac conclut qu’une conception épistémique de la tolérance manque sa dimension politique, et qu’il est préférable d’opter pour le concept rawlsien de consensus raisonnable. Discutant ces résultats, le premier objectif est ici de montrer qu’une notion de « raisonnabilité » peut facilement trouver ses racines dans la neutralité scientifique wébérienne, et donc être porteuse d’une (...) dimension épistémique minimale. Le second objectif est de clarifier l’impact de cet argument particulier sur le débat général entourant la démocratie épistémique. Il sera défendu que l’opposition traditionnelle entre les conceptions épistémique et politique de la délibération est à trouver dans un certain perfectionnisme épistémique, mais qu’il existe au moins une conception minimale du potentiel épistémique tout à fait compatible avec les valeurs fondamentales du libéralisme, comme l’inclusion, l’égalité ou la diversité. En d’autres termes, les exigences épistémiques minimales de la neutralité scientifique peuvent être indépendantes du perfectionnisme épistémique. (shrink)

How can we make rational decisions that involve transformative experiences, that is, experiences that can radically change our core preferences? L. A. Paul (2014) has argued that many decisions involving transformative experiences cannot be rational. However, Paul acknowledges that some traumatic events can be transformative experiences, but are nevertheless not an obstacle to rational decision-making. For instance, being attacked by hungry sharks would be a transformative experience, and yet, deciding not to swim with hungry sharks is rational. Paul has tried (...) to explain why decisions involving ‘sharky’ outcomes are an exception to the rule. However, her putative explanation has been criticized by Campbell and Mosquera (2020). In this paper, I offer a different solution to this problem. Roughly, I argue that transformative experiences give rise a problem for rational decision-making only if the decision can lead to satisfying some of our (new) core preferences, but can also frustrate other (new) core preferences. I also argue that agents can partially project what traumatic transformative experiences are like. (shrink)

L’une des fonctions des institutions publiques des démocraties libérales est de formuler des recommandations à l’attention des décideurs. Or, les institutions publiques savent que leurs recommandations seront souvent ignorées en partie par le décideur. Cette situation de « conformité partielle » aux recommandations soulève plusieurs problèmes de nature philosophique pour les institutions. En nous appuyant sur une analyse de 570 recommandations tirées de 40 documents et rapports du secteur public québécois, nous identifions deux enjeux entourant la structure des recommandations issues (...) du secteur public. (shrink)

Ce bref commentaire a trois objectifs. La première section vise à présenter au lecteur la philosophie matérialiste et atomiste de Hobbes. Dans la seconde section, nous exposons le rôle des désirs dans l’escalade du conflit entre les agents dans l’état de nature. Au terme de cette analyse, le lecteur disposera de quelques clés interprétatives pour aborder les chapitres VI et XIII du Léviathan.

L’objectif de cet article est double. D’une part, il vise à identifier une interprétation éthique de la neutralité axiologique, et non de réduire ce critère à des considérations épistémologiques comme la distinction entre faits et valeurs. On peut, en effet, interpréter le critère de neutralité axiologique comme un mécanisme visant à défendre l’autonomie des différents membres de la communauté universitaire. D’autre part, cet article entend utiliser cette interprétation éthique pour répondre aux critiques contemporaines de la neutralité axiologique. Amartya Sen et (...) Hilary Putnam ont proposé des critiques pertinentes de la neutralité axiologique, en réfléchissant sur les conditions d’objectivité du discours éthique et politique. Au terme de cette analyse, nous proposerons une conception publique de la science, qui répond à l’impératif éthique de neutralité en sciences sociales, ainsi qu’au programme de recherche amorcé par Sen et Putnam. L’examen critique et public de la science est ce qui permet de respecter tant l’exigence de neutralité chez Weber que la demande d’une science renouvelée chez Sen et Putnam. (shrink)

La théorie des optima de second rang est une contribution formelle au domaine de l’optimisation de l’utilité (ou du bien-être). Elle stipule que, dans certaines circonstances « imparfaites », l’approximation d’un idéal est sous-optimale. Dans cet article, nous tentons de déterminer si la théorie peut être utile aux conseillers œuvrant dans le secteur public. Nous présentons les conditions dans lesquelles la théorie pourrait s’avérer pertinente pour les conseillers du secteur public, et en particulier la condition d’inséparabilité entre différentes variables d’un (...) problème de politiques publiques. Nous tentons aussi de déterminer si ces conditions sont réunies dans différents documents produits par les conseillers en politiques publiques. Pour ce faire, nous analysons 40 publications récentes du secteur public québécois comprenant des recommandations. (shrink)

La neutralité axiologique est souvent présentée comme une vertu professorale, ou comme une composante essentielle d'une déontologie de l'enseignement. Nous mettons cette conception de la neutralité axiologique à l'épreuve, notamment parce qu'elle ne permet pas d'expliquer 1) l'importance d'un enseignement diversifié, 2) l'importance, pour les personnes subissant une influence illégitime, d'avoir des recours institutionnels, et 3) l'importance qui devrait être accordée par l'Université à l'autonomie des étudiant-e-s. Pour ces raisons, nous proposons plutôt d'interpréter la neutralité axiologique comme une exigence institutionnelle, (...) exigence compatible avec une certaine tradition de la liberté académique. (shrink)

Les médecins qui écrivent sont nombreux à travers le monde, mais les relations entre expérience professionnelle des soignants et écriture de fiction sont plus largement étudiés et reconnus dans le monde littéraire et médical anglophone que dans l'espace francophone. À travers l'examen de quatre romans d'un médecin-écrivain français publiant depuis 1989 et à la faveur d'un entretien inédit, cet article s'interroge sur la manière dont l'expérience professionnelle d'un praticien peut nourrir ses fictions et y transmettre les conceptions de l'auteur sur (...) l'éthique du soin. (shrink)

Pourquoi accorder un rôle essentiel à la délibération publique dans le choix des normes éthiques et politiques guidant les sciences? À partir d’un débat récent en économie du bien-être, cet article soutient que l’introduction de normes éthiques et politiques en sciences doit respecter le principe de neutralité procédurale, et qu’une délibération publique bien encadrée respecte ce principe. Je présenterai deux raisons de croire que les sciences doivent respecter la neutralité procédurale. Le premier argument est lié au rôle que devrait jouer (...) l’examen libre et critique dans le développement des sciences. Le second argument repose sur l’idée que les sciences devraient être sensibles aux procédures présentant le meilleur potentiel épistémique. Pour ces deux raisons, si elle prend position en faveur d’idéaux normatifs, l’économie du bien-être devrait se tourner vers une approche délibérative, rationnelle et impartiale pour y parvenir. (shrink)

Un biologiste fait une découverte incompatible avec des conceptions religieuses de la vie bonne. En classe, un professeur d'université profite de son exposé magistral pour faire la promotion d'une idéologie politique. Un fonds de recherche des sciences sociales refuse de financer un projet visant à résoudre le problème de la sous-représentation des femmes en politique, affirmant qu'une telle recherche n'est pas scientifique. Tous ces exemples témoignent de l'interaction constante entre, d'une part, l'enseignement et la recherche scientifique, et d'autre part, les (...) enjeux normatifs au sein de sphères d'influence. Les sciences doivent-elles être neutres? La normativité des sciences est-elle inévitable? Et de quoi parle-t-on lorsque nous faisons référence à la neutralité scientifique? Cette entrée exposera les principales réponses à ces trois questions. Après avoir clarifié le cadre conceptuel et la problématique de cette entrée, nous explorerons les approches wébérienne et positiviste en faveur de la neutralité des sciences. Ces deux perspectives seront confrontées à divers objections, notamment celles du pragmatisme américain. En réponse à l’ethos mertonien des sciences, nous présenterons finalement la critique féministe selon laquelle les disciplines scientifiques ne peuvent pas faire l’économie d’objectifs éthiques, politiques ou sociaux. Pour des raisons de simplicité, cette entrée approfondira surtout des modèles et arguments issus de l’économie, de la biologie et des sciences de la santé, des disciplines ayant été au cœur des controverses entourant la neutralité des sciences. (shrink)

Reposant la question de la structure logique de la modalite chez Kuki, cette etude vise a mettre en evidence les multiples dimensions du temps humain. Une telle meditation s’accompagne d’une reflexion sur le ≪ vecu ≫ de la vie concrete dont Kuki fournit une elucidation que l’on pourrait qualifier de metaphysique. Cette metaphysique de la vie est a rapprocher de la pensee de l’Instant tel que Kierkegaard le pense, de la temporalisation heideggerienne et de la duree chez Bergson. Mais le (...) philosophe le plus important convoque par Kuki reste Nietzsche dont la pensee fulgurante de l’eternel retour du meme nourrit la categorie de la contingence de l’existence. Sauf que precisement, la contingence ne peut pas etre une categorie. La philosophie nietzscheenne traverse et nourrit l’oeuvre de Kuki. La presente etude a pour ambition de laisser se confronter la pensee du retour et le temps de la duree. C’est dire qu’il est question ici de reflexion metaphysique sur cette dimension fondamentale de la conscience qu’est la forme du sens interne. Utiliser cette notion c’est eo ipso faire reference a Kant. Quels sont les rapports de ces multiples temporalites avec le temps eternel des dieux et du destin, telle est la question que souleve l’opus magnum de Kuki. Nous montrons les articulations d’abord logico-metaphysiques, ensuite existentiales de la structure de l’existant. C’est le raffinement esthetique de l’aristocrate qu’etait Kuki qui a nourri notre essai de penser et de comprendre la structure de l’Iki. (shrink)

Cet article a deux objectifs. Le premier est de montrer pourquoi l’argument instrumental en faveur de la démocratie est insuffisant pour justifier la délibération politique. Si notre but est l’optimisation du potentiel épistémique d’un régime politique, et que des approches agrégatives et inférentielles (sans délibération) atteignent cet objectif, alors nous ne pouvons plus justifier la délibération sur cette base. Ce problème peut être contourné en reprenant une distinction de Daniel Andler. Pour ce dernier, le groupe délibératif se distingue du groupe (...) agrégatif parce qu’il permet aux agents, par une occasion éducative informelle, de se responsabiliser. La délibération présente donc un potentiel épistémique supérieur, mais qui ne se limite pas à identifier la meilleure réponse dans un temps donné. Le second objectif de l’article est de montrer comme l’argument d’Andler fait le pont entre, d’une part, les théories de la justification publique et, d’autre part, les théories de la démocratie épistémique. (shrink)

L’objectif de cette article est de comprendre la neutralité axiologique non pas comme une exigence épistémologique, mais plutôt comme un idéal éducationnel. Max Weber propose une science basée sur la description factuelle, de laquelle on exclut la formulation de jugements de valeur. Or, il faut démontrer pourquoi il est préférable de séparer les jugements descriptifs des jugements évaluatifs. L’objectif de Weber est de préserver l'autonomie intellectuelle des étudiants. Pour Weber, la classe et l'académie en général sont des lieux politiques. Ces (...) rapports au sein de la classe sont nécessaires pour transmettre des connaissances, des méthodes et le goût de l'autonomie intellectuelle. Or, il serait contraire au principe d'autonomie de laisser le professeur influencer et convaincre ses étudiants, de façon partisane, d'adhérer à certaines thèses normatives. Weber propose ainsi un mécanisme pour éviter que le professeur n'ixnfluence ses étudiants de manière illégitime. (shrink)

Le but de ce recueil est d’offrir des commentaires accessibles et introductifs aux textes classiques qu’ils accompagnent, en ouvrant des perspectives de discussion sur le thème du capitalisme. C’est en ce sens qu’Emmanuel Chaput lance le débat en commentant le texte de Pierre-Joseph Proudhon, « Qu’est-ce que la propriété ? ». Les textes de Karl Marx ne sont bien sûr pas laissés pour compte : Samuel-Élie Lesage s’engage fermement dans cette voie en discutant L’idéologie allemande de Karl Marx, Christiane Bailey (...) nous offre d’approcher différemment l’œuvre marxienne en abordant son traitement de la question animale dans des extraits du Manifeste du parti communiste et du Travail salarié et capital, et Mathieu Joffre-Lainé nous présente une analyse fine des questions proprement économiques du Capital. Abordant les alternatives au capitalisme dans la pensée de Léon Bourgeois, Éliot Litalien commente La Solidarité et Simon-Pierre Chevarie-Cossette s’attaque à l’analyse de l’Essai d’une philosophie de la solidarité. Enfin, en liant capitalisme, patriarcat et pouvoir politique, Tara Chanady propose une lecture du texte Du mariage et de l’amour de Emma Goldman. La conclusion de Marie-Eve Jalbert se situe dans une perspective contemporaine et critique en décortiquant la critique du socialisme avancée par Friedrich A. Hayek. (shrink)

Dans cet article, il sera fait un bref rappel du modèle traditionnel d’interprétation des lois, toujours prescrit dans la doctrine, sinon épousé verbalement dans les tribunaux canadiens. Il sera démontré que ce modèle ne peut pas représenter toute la réalité du travail d’interprétation des juristes canadiens, pour plusieurs raisons. L’herméneutique, la sociologie critique, l’analyse du discours, prenant pour objet les textes législatifs, les jugements rendus, les arguments pratiques entendus, ont montré l’étendue du comportement réflexif réel, l’étendue du champ interprétatif visant (...) les circonstances d’une cause. Les textes législatifs donnent de fait de plus en plus de place à l’interprétation des circonstances pertinentes à l’encadrement de l’action des justiciables. Sur un plan empirique, l’analyse des jugements, de même que les prises de position de juges lorsqu’ils s’expriment en dehors du forum judiciaire, mettent en évidence la variété des motifs effectivement pris en considération, l’espace considérable de délibération éthique impliquant de fait tous les interprètes, qu’ils soient simples citoyens d’une communauté, inspirés par l’un ou l’autre des ordres sociaux, ou acteurs spécialisés de l’ordre juridique. Cet article se propose d’examiner comment se produit actuellement, en droit canadien ou québécois, l’interprétation des juristes, dans des processus décisionnels réflexifs, en situations complexes, voire même dans la perspective du développement des institutions. (shrink)

[Both this and the Castilian versions are translations of the editor from a paper originally written in English that will appear in the Anual Review 6]. Aquest article explora alguns aspectes de l'estudi científic de la creativitat centrant-se en la creació d'humor lingüístic intencionat. Sostenim que aquest tipus de creativitat pot explicar-se dins d'un enfocament cognitiu influent, però que aquest marc no és una recepta per a produir exemples nous d'humor i fins i tot pot evitar-los. Començarem identificant tres (...) grans problemes que sorgeixen en tractar de precisar els trets centrals de la creativitat i algunes de les formes adoptades pels estudis cognitius en aquesta cerca. Després considerarem què anomenem «humor creatiu», que exhibeix les característiques centrals de la creativitat abans esmentada. Després investigarem com un enfocament cognitiu clau per a la comunicació humana pot explicar l'humor creatiu. Acaberem extraient conclusions i destacant les limitacions dels enfocaments cognitius per a entendre la creativitat. (shrink)

La tolérance et la neutralité sont habituellement considérées comme des réponses interchangeables ou du moins complémentaires à des situations de conflit et de désaccord moral. Malgré cette association traditionnelle, plusieurs auteurs ont récemment contesté la complémentarité, voire même la compatibilité, de ces deux notions. Cet article examine tout d’abord deux arguments qui visent à établir l’incompatibilité de la tolérance et de la neutralité. Il montre ensuite que si ces arguments ne sont pas probants, en ce sens qu’ils ne parviennent pas (...) à montrer l’ impossibilité d’une conciliation entre tolérance et neutralité, ils mettent néanmoins en évidence deux difficultés qui se dressent sur le chemin d’une telle conciliation. Il introduit enfin une conception particulière de la tolérance fondée sur l’idée de justice et indique comment elle permet de remédier aux difficultés précédemment mises en évidence. (shrink)

Prouver et gouverner étudie le rôle des institutions, des conventions et des enjeux normatifs dans la construction d’indicateurs quantitatifs. Desrosières pense qu’on ne peut étudier le développement scientifique des statistiques sans prendre en compte le développement institutionnel – en particulier le rôle de l’État – dans la constitution de cette discipline.

Les savoirs de sens commun sont solidement ancrés dans les usages, notamment grâce à l’habitude et à la sécurité ontologique qu’ils engendrent. Cet article examinera d’abord pourquoi les savoirs disciplinaires appris à l’école ne sont pas automatiquement réinvestis dans des contextes de nature extrascolaire et pourquoi les savoirs de sens commun résistent à leur déconstruction. La première partie de l’analyse sera marquée par le croisement de discours épistémologiques concernant la nature et la place des savoirs de sens commun dans les (...) conceptions familières de la science. Cet article explorera ensuite les dynamiques qui marquent les relations qu’entretiennent les savoirs disciplinaires scolaires et les savoirs de sens commun en contexte scolaire. Le langage propre à la seconde partie se rattachera davantage aux débats en éducation sur l’importance prépondérante des savoirs de sens commun dans l’apprentissage disciplinaire par concepts. Enfin, nous montrerons qu’il existe des stratégies d’enseignement qui peuvent optimiser l’appropriation intellectuelle des savoirs disciplinaires scolaires et leur transfert dans les interactions quotidiennes. (shrink)

There is a major debate as to whether there are non-causal mathematical explanations of physical facts that show how the facts under question arise from a degree of mathematical necessity considered stronger than that of contingent causal laws. We focus on Marc Lange’s account of distinctively mathematical explanations to argue that purported mathematical explanations are essentially causal explanations in disguise and are no different from ordinary applications of mathematics. This is because these explanations work not by appealing to what (...) the world must be like as a matter of mathematical necessity but by appealing to various contingent causal facts. (shrink)

Parmi les psychanalystes, c’est principalement Donald Winnicott qui a aidé Marc Richir à éclaircir et à approfondir la phénoménologie génétique déjà amorcée par Edmund Husserl. Ce travail a pour but de montrer les usages que Richir fait de Winnicott dans ses recherches visant à prolonger le projet husserlien. Selon la lecture de Richir, Winnicott insiste sur « la primauté de la constitution de l’objet transitionnel » en termes d’accès au réel. À l’aide des propres mots de Winnicott, nous allons (...) démontrer dans quel sens Winnicott privilégie le rôle constitutionnel de l’objet transitionnel, et comment Richir a assimilé et réinterprété cette étude de Winnicott. Suivant notre exposé, l’objet transitionnel va ainsi dévoiler sa complexité avec une fonction à la fois facilitatrice et dérangeante dans le processus « d’hominisation ». (shrink)

Dans cette contribution, nous nous penchons sur la figure du bonheur paradoxal qui, dans les "Rêveries du promeneur solitaire" de Rousseau, se définit au sein d’un jeu de tensions multiples. Si le bonheur exige la solitude, il est toujours hanté par l’altérité ; si sa source est en soi-même, il ne cesse toutefois de dépendre de circonstances contingentes ; et si, enfin, il s’éprouve tout entier dans le sentiment, il s’agit pourtant d’un sentiment augmenté d’un caractère réfléchi ou, pour mieux (...) dire, redoublé dans le souvenir que retrace l’écriture. Dans tous les cas, ces antinomies du bonheur – sur lesquelles nous reviendrons longuement plus loin – s’enracinent dans une marqueterie de références dont l’hétérogénéité est l’expression d’un dialogue tendu au sein duquel, comme nous souhaiterions d’abord le montrer, la philosophie morale des Anciens se réinvente en adoptant le langage, éminemment moderne, du sentiment. (shrink)

Actualment en Filosofia, tenim dues caracteritzacions canóniques sobre la naturalesa de la Metafísica, la carnapiana i la quineana, tot i que són dues tesis diferenciades, ambdues coincideixen en que la Metafísica és reduïda a qüestions d'existència. No obstant, Kathrin Koslicki considera que aquestes caracteritzacions de la naturalesa de la Metafísica són errònies i que comporten una crítica explícita a la Metafísica o redueixen la resolució dels problemes metafísics a un pragmatisme. Per això, Koslicki considerant que els desacords metafísics són legítims (...) i profunds, tenint com a marc de referència la filosofia aristotèlica, considera que la tesi quineana i carnapiana no reflecteixen bé la naturalesa de la Metafísica, ja que, hi ha disputes metafísiques que es deuen a disputes no-existencials sobre temes de fonamentabilitat. Koslicki considera que la Metafísica no pot ésser reduïda a qüestions d'existència, sinó que ha de ser pensada com la reflexió de quines entitats són fonamentals, i quines són derivades d'aquestes. L'article està dividit en una primera part introductòria sobre els meus objectius, seguit d'una breu exposició de les tesis carnapiana i quineana de la metafísica, i per últim l'exposició de la proposta neo-aristotèlica de Koslicki. (shrink)

La thématique de ce recueil collectif consacré à l' esprit démocratique est mise à l' enseigne du célèbre discours de Benjamin Constant comparant, au nom de l'idéal démocratique, la liberté politique des Anciens et celle qui se décline chez les Modernes. Comme le résume Jean-Marc Narbonne dans l'une de ses conférences : « Dans une démocratie directe [...] la nécessité du sacrifice des intérêts privés au profit du service à la collectivité peut faire craindre la disparition ou l' effacement (...) des aspirations personnelles ; dans une démocratie indirecte, plus encline à promouvoir la poursuite individuelle du bonheur et les bénéfices parti-culiers, c' est en revanche l'intérêt pour la chose publique en général qui risque de faire défaut [...] et qu'il s' agit de préserver. » Pour éviter ce double danger, à savoir l' embrigadement de l'individu d'un côté, la dislocation du lien social de l' autre, il faut combiner et maintenir fermement ensemble, comme le réclamait Constant lui-même, ces deux formes de liberté. Les contributions composant ce premier recueil des Cahiers Verbatim questionnent les liens objectifs entre la démocratie antique et nos démocraties modernes et l'influence, oui ou non déterminante, de celle-là sur ces dernières. LIBERTÉ DES ANCIENS, LIBERTÉ DES MODERNES. (shrink)

En aquest article es presenten dues teories sobre la naturalesa del temps i s’analitzen objeccions que s’hi han presentat els darrers anys en el marc de la filosofia analítica. La primera sosté que el passat i el futur no són reals, i presenta el problema de com es poden expressar proposicions veritables sobre temps no presents. D’acord amb la segona teoria, per contra, tots els temps —present, passat i futur— són igual de reals, però això sembla implicar que el (...) futur sigui tan determinat i inexorable com el passat... L’autor clou amb una reflexió entorn de la manera de fer de la filosofia analítica i dels horitzons d’aquesta tradició. (shrink)

According to the Theory of the Second Best, in non-ideal circumstances, approximating ideals might be suboptimal (with respect to a specific interpretation of what “approximating an ideal” means). In this paper, I argue that the formal model underlying the Theory can apply to problems in epistemology. Two applications are discussed: First, in some circumstances, second-best problems arise in Bayesian settings. Second, the division of epistemic labour can be subject to second-best problems. These results matter. They allow us to evaluate the (...) claim, made by many philosophers, that second-best problems have import in epistemology (and the specific conditions under which the Theory finds applications). They also allow us to see that talk of “approximating an ideal” is ambiguous, and to clarify the conditions in which approximating an epistemic ideal might be beneficial. (shrink)

Peirce and Husserl both realized that our habits and habitual conceptions, though vital to the success of most activities, nevertheless occlude large portions of the experiential canvass. So, unless preparatory work puts us in the right mindset, we risk perceiving the world—not as it is—but rather as we expect it to be. While Peirce and Husserl were predominantly concerned with supplying a better observational basis for inquiries like science, semiotics, and mathematics, I draw on their phaneroscopic/phenomenological tools to combat the (...) addictive and mind-narrowing effects of technology. I go over several examples to show how, when we (try to) rid ourselves of presuppositions and relax the pursuit of efficiency, we enable contemplative possibilities conducive to flourishing and the pursuit of meaning. My overall message is that, in an age when we increasingly depend on devices like Smartphones (and soon VR) to form flat and one-sided worldviews, re-establishing an unmediated contact with our everyday surroundings can have tangible existential benefits, nipping in the bud tyrannical trends as well as wasted lives. (shrink)

On 4 December 2006, during discussions on the Corporate Manslaughter and Corporate Homicide Bill, Andrew Dismore, Member of Parliament and then Chair of the Joint Committee on Human Rights, said, ‘Organisations can kill people … but it is the actions and omissions of people in organisations that cumulatively cause death’. However, the corporate entity is a vehicle for the communal actions of those who guide the business activities. Attempting to seek out persons or people that are solely responsible for deaths (...) and violations of human rights caused by companies is fruitless. The entity is a vehicle for those actions, it possesses its own, often deep, pockets of finance and resources, and it has a public image. It is more useful to punish the corporate entity, in instances where the corporate behaviour has led to death and human rights abuses, as it is in seeking out individual defendants. Soft law options have not brought about a sufficient reduction in instances of deaths caused by corporate behaviour across jurisdictional borders. This article will argue that the time has now come to establish an international hard law on corporate killing, and for states to ensure that there is a viable path towards a redress for victims and their families along with adopting a duty to assist the victim or their family to pursue redress to ensure a fair balance of power against transnational companies. (shrink)

Clinical Legal Education programmes now take place in most law schools in England and Wales. However, legal education continues to be predominantly focused on the analysis and application of rules, doctrines, and theories to hypothetical scenarios or essay questions. This form of pedagogy either minimises or ignores the role of the client in terms of supplying lawyers with knowledge pertinent to their case. In other words, it overlooks the fact that the lawyer’s acquisition of knowledge is not confined to technical (...) rationality. This article seeks to achieve three broad aims. First, to contribute to the debate concerning the epistemology of reflective practice. Second, to develop a theoretical reflective cycle, informed by Kant’s transcendental idealism, which seeks to maximise knowledge acquisition in legal education, namely knowledge supplied by the client. Third, to address implicit bias using the proposed reflective cycle. An optimal pedagogy for using this cycle is Clinical Legal Education, namely live client clinics. (shrink)

The prevalent views of animal liberty among animal advocates suggest that liberty is merely instrumentally valuable and invasive paternalism is justified. In contrast to this popular view, I argue that liberty is intrinsically good for animals. I suggest that animal well-being is best accommodated by an Objective List Theory and that liberty is an irreducible component of animal well-being. As such, I argue that it is good for animals to possess liberty even if possessing liberty does not contribute towards their (...) subjective well-being, and even in some cases where it has a negative effect upon their subjective well-being. To establish this view I argue that if animals are agents, as I assume they are, then like humans they must be able to determine the course of their own lives (to some extent). Further, having the opportunity to self-determine one’s life just is the very same thing as liberty, and having the opportunity to determine the course of one’s life is intrinsically good. Thus liberty has intrinsic value for humans and animals. So, in addition to the instrumental harms of having one’s liberty restricted, I claim that restricting animals’ liberty in principle harms them because it undermines their capacity for self-determination and fails to acknowledge their authority as agents to make their own choices. (shrink)

It is often thought that consciousness has a qualitative dimension that cannot be tracked by science. Recently, however, some philosophers have argued that this worry stems not from an elusive feature of the mind, but from the special nature of the concepts used to describe conscious states. Marc Champagne draws on the neglected branch of philosophy of signs or semiotics to develop a new take on this strategy. The term “semiotics” was introduced by John Locke in the modern period (...) – its etymology is ancient Greek, and its theoretical underpinnings are medieval. Charles Sanders Peirce made major advances in semiotics, so he can act as a pipeline for these forgotten ideas. Most philosophers know Peirce as the founder of American pragmatism, but few know that he also coined the term “qualia,” which is meant to capture the intrinsic feel of an experience. Since pragmatic verification and qualia are now seen as conflicting commitments, Champagne endeavors to understand how Peirce could (or thought he could) have it both ways. The key, he suggests, is to understand how humans can insert distinctions between features that are always bound. Recent attempts to take qualities seriously have resulted in versions of panpsychism, but Champagne outlines a more plausible way to achieve this. So, while semiotics has until now been the least known branch of philosophy ending in –ics, his book shows how a better understanding of that branch can move one of the liveliest debates in philosophy forward. (shrink)

The Ontology for Biomedical Investigations (OBI) is an ontology that provides terms with precisely defined meanings to describe all aspects of how investigations in the biological and medical domains are conducted. OBI re-uses ontologies that provide a representation of biomedical knowledge from the Open Biological and Biomedical Ontologies (OBO) project and adds the ability to describe how this knowledge was derived. We here describe the state of OBI and several applications that are using it, such as adding semantic expressivity to (...) existing databases, building data entry forms, and enabling interoperability between knowledge resources. OBI covers all phases of the investigation process, such as planning, execution and reporting. It represents information and material entities that participate in these processes, as well as roles and functions. Prior to OBI, it was not possible to use a single internally consistent resource that could be applied to multiple types of experiments for these applications. OBI has made this possible by creating terms for entities involved in biological and medical investigations and by importing parts of other biomedical ontologies such as GO, Chemical Entities of Biological Interest (ChEBI) and Phenotype Attribute and Trait Ontology (PATO) without altering their meaning. OBI is being used in a wide range of projects covering genomics, multi-omics, immunology, and catalogs of services. OBI has also spawned other ontologies (Information Artifact Ontology) and methods for importing parts of ontologies (Minimum information to reference an external ontology term (MIREOT)). The OBI project is an open cross-disciplinary collaborative effort, encompassing multiple research communities from around the globe. To date, OBI has created 2366 classes and 40 relations along with textual and formal definitions. The OBI Consortium maintains a web resource providing details on the people, policies, and issues being addressed in association with OBI. (shrink)

What is the place of coherence, or structural rationality, in good first-personal deliberation? According to Kolodny (2005), considerations of coherence are irrelevant to good first-personal deliberation. When we deliberate, we should merely care about the reasons or evidence we have for our attitudes. So, considerations of coherence should not show up in deliberation. In response to this argument, Worsnip (2021) argues that considerations of coherence matter for how we structure deliberation. For him, we should treat incoherent combinations of attitudes as (...) off-limits in deliberation. Some important questions are left unanswered by both camps. What do we mean by considerations of coherence “showing up” in first-personal deliberation? How do we interpret the divide between reasons-responsiveness and coherence? How should we interpret cases in which considerations of coherence interact with other norms or requirements? In this paper, I show how Haack’s (1993) crossword puzzle analogy sheds light on these questions. Also, the crossword puzzle analogy allows us to evaluate Kolodny’s objection and identify promising avenues for future research. (shrink)

Efforts to bridge emotion theory with neurobiology can be facilitated by dynamic systems (DS) modeling. DS principles stipulate higher-order wholes emerging from lower-order constituents through bidirectional causal processes cognition relations. I then present a psychological model based on this reconceptualization, identifying trigger, self-amplification, and self-stabilization phases of emotion-appraisal states, leading to consolidating traits. The article goes on to describe neural structures and functions involved in appraisal and emotion, as well as DS mechanisms of integration by which they interact. These mechanisms (...) include nested feedback interactions, global effects of neuromodulation, vertical integration, action-monitoring, and synaptic plasticity, and they are modeled in terms of both functional integration and temporal synchronization. I end by elaborating the psychological model of emotion–appraisal states with reference to neural processes. (shrink)

What is structural rationality? Specifically, what is the distinctive feature of structural requirements of rationality? Some philosophers have argued, roughly, that the distinctive feature of structural requirements is coherence. But what does coherence mean, exactly? Or, at least, what do structuralists about rationality have in mind when they claim that structural rationality is coherence? This issue matters for making progress in various active debates concerning rationality. In this paper, I analyze three strategies for figuring out what coherence means in the (...) debates on structural rationality. I argue that these strategies face problems. (shrink)

In this paper, I aim to show that agency-based accounts of moral status are more plausible than many have previously thought. I do this by developing a novel account of moral status that takes agency, understood as the capacity for intentional action, to be the necessary and sufficient condition for the possession of moral status. This account also suggests that the capacities required for sentience entail the possession of agency, and the capacities required for agency, entail the possession of sentience. (...) Thus on this account sentient beings possess agency and agents possess sentience. If this is correct, it will show that an Agency Account of moral status can offer a plausible defence of the moral status of all sentient beings, something that previous Agency Accounts have not succeeded in doing. What is more, this account could establish that all sentient animals are not just moral status holders per se, but that they are owed pro tanto obligations regarding continued existence and liberty, similar in kind, though not always in strength, to those owed to humans. (shrink)

We shall focus on moral theories that are solely concerned with promoting the benefits (e.g., wellbeing) of individuals and explore the possibility of such theories ascribing some priority to benefits to those who are worse off—without this priority being absolute. Utilitarianism (which evaluates alternatives on the basis of total or average benefits) ascribes no priority to the worse off, and leximin (which evaluates alternatives by giving lexical priority to the worst off, and then the second worst off, and so on) (...) ascribes absolute priority to the worse off (i.e., favors even a very small benefit to a worse off person over very large benefits to large numbers of better off people). Neither extreme view, we assume, is plausible. (shrink)

Informational theories of semantic content have been recently gaining prominence in the debate on the notion of mental representation. In this paper we examine new-wave informational theories which have a special focus on cognitive science. In particular, we argue that these theories face four important difficulties: they do not fully solve the problem of error, fall prey to the wrong distality attribution problem, have serious difficulties accounting for ambiguous and redundant representations and fail to deliver a metasemantic theory of representation. (...) Furthermore, we argue that these difficulties derive from their exclusive reliance on the notion of information, so we suggest that pure informational accounts should be complemented with functional approaches. (shrink)

Glucagon-like peptide-1 (GLP-1) receptor agonists, such as semaglutide, and dual GLP-1 and glucose-dependent insulinotropic polypeptide (GIP) receptor agonists, such as tirzepatide, have been found to be effective for treating obesity and diabetes, significantly reducing weight and the risk or predicted risk of adverse cardiovascular events. There is a global shortage of these medications that could last several years and raises questions about how limited supplies should be allocated. We propose a fair-allocation framework that enables evaluation of the ethics of current (...) practices and could guide governments, professional societies, and physicians in allocation decisions. (shrink)

It is seemingly bad for animals to have their desires modified in at least some cases, for instance where brainwashing or neurological manipulation takes place. In humans, many argue that such modification interferes with our positive liberty or undermines our autonomy but this explanation is inapplicable in the case of animals as they lack the capacity for autonomy in the relevant sense. As such, the standard view has been that, despite any intuitions to the contrary, the modification of animals’ desires (...) is not harmful (at least not in itself). In this article, I offer a different perspective on this issue, laying the foundations of a novel argument in defence of the view that animals _can_ be harmed by desire modification directly. I suggest that the modification of an animal’s desires (under certain circumstances) is harmful for that animal because it undermines their agency. (shrink)

The indeterminacy problem is one of the most prominent objections against naturalistic theories of content. In this essay I present this difficulty and argue that extant accounts are unable to solve it. Then, I develop a particular version of teleosemantics, which I call ’explanation-based teleosemantics’, and show how this outstanding problem can be addressed within the framework of a powerful naturalistic theory.

The received view holds that there is a significant divide between full-blown representational states and so called ‘detectors’, which are mechanisms set off by specific stimuli that trigger a particular effect. The main goal of this paper is to defend the idea that many detectors are genuine representations, a view that I call ‘Strong Liberal Representationalism’. More precisely, I argue that ascribing semantic properties to them contributes to an explanation of behavior, guides research in useful ways and can accommodate misrepresentation.

Structural requirements of rationality prohibit various things, like having inconsistent combinations of attitudes, having means-end incoherent combinations of attitudes, and so on. But what is the distinctive feature of structural requirements of rationality? And do we fall under an obligation to be structurally rational? These issues have been at the heart of significant debates over the past fifteen years. Some philosophers have recently argued that we can unify the structural requirements of rationality by analyzing what is constitutive of our attitudes (...) (Lee, 2020; Worsnip, 2018a). It has also been suggested that, in the course of good first-personal deliberation, agents should treat structurally irrational combinations of attitudes as off-limits (Worsnip, 2021). In this paper, I raise a worry for these two theses concerning structural rationality. Roughly, I argue that some imperfect epistemic agents (like us) can be disposed to have structurally irrational combinations of attitudes. Also, when these imperfect agents deliberate, they should not treat structurally irrational combinations of attitudes as off-limits. Given our imperfections, being structurally irrational can very well be the best option we have. More generally, these observations reveal that structural rationality should not always be theorized independently from more “substantive” norms, like responsiveness to reasons or expected value optimization. (shrink)